Le transport de fonds permet d'acheminer des marchandises nécessitant un haut degré de sécurité : fonds (billets, papier servant à l'impression des billets, monnaie métallique), bijoux, pierres et métaux précieux.

Activités concernées

Le transport de fonds sur la voie publique est réglementé en fonction de la nature et du montant des biens transportés (selon les valeurs déclarées par le client au transporteur de fonds) :

  • des fonds (pièces et billets de banque), ou des métaux précieux d'une valeur d'au moins 30 000 €

  • des bijoux d' une valeur d'au moins 100 000 € (sauf s'ils sont transportés par envoi postal recommandé ou à valeur déclarée).

Les entreprises de transport de fonds peuvent être sollicitées pour d'autres biens (biens culturels ou œuvres d'art par exemple), mais dans ce cas les personnes à bord du véhicule ne doivent pas être armées.

Ne sont pas concernés les transports :

  • effectués par une personne physique pour son propre compte ou par les dirigeants ou gérants d'une personne morale,

  • effectués par l'autorité militaire ou par une escorte de la gendarmerie nationale ou de la police nationale,

  • de timbres-poste non oblitérés.

Modalités de transport de fond

Les fonds doivent être placés dans des dispositifs garantissant qu'ils pourront être détruits ou rendus impropres à leur destination (notamment neutralisation ou maculation des billets) et qui :

  • soit sont en nombre au moins égal à celui des points de desserte,

  • soit sont équipés d'un système de collecteur ne pouvant être ouvert que dans une zone sécurisée.

Les modalités du transport d'espèces dépendent de la nature et de la valeur des fonds transportés :

  • les billets au-delà de 30 000 € doivent être transportés

    • soit dans un véhicule blindé avec un équipage de 3 hommes armés à bord,

    • soit dans un véhicule banalisé équipé de dispositifs de neutralisation des valeurs, avec un équipage de 2 hommes non armés,

  • les pièces doivent obligatoirement être transportées dans des véhicules blindés avec un équipage armé.

Les circuits des véhicules de transport de fonds doivent être préparés par les entreprises de transport de fonds de façon à assurer la variation des itinéraires et le départ d'un lieu sécurisé (espace, au sein d'un bâtiment, dans lequel un véhicule de transport de fonds est chargé ou déchargé de manière sûre), auquel un convoyeur de fonds ne peut avoir accès qu'après identification, par tout moyen, par le gestionnaire du point d'arrêt.

Un circuit peut comprendre plusieurs points de desserte.

Le temps d'arrêt (qui commence à partir du moment où le véhicule blindé ou banalisé est à l'arrêt) ne peut excéder 15 mn par automate bancaire desservi (distributeur automatique de billets ou guichet automatique de banque). Lorsque plusieurs automates bancaires sont desservis et pour toute autre desserte, il ne peut excéder 30 mn au total.

Le nombre d'allers-retours d'un convoyeur de fonds entre le véhicule de transport de fonds et le point de desserte est limité à 3. Lors de chaque aller-retour, les fonds sont placés dans des dispositifs garantissant qu'ils pourront être rendus impropres à leur destination.

En cas de transport par véhicule blindé, le convoyeur de fonds assurant le rôle de garde, dont le rôle est de protéger le messager, ne doit pas participer au portage des fonds entre le véhicule et le point de desserte. Le convoyeur assurant le rôle de messager doit, à tout moment, conserver une main libre.

Types de véhicules utilisés

Plusieurs types de véhicules sont prévus :

  • transport en véhicule blindé avec au moins 3 convoyeurs armés (ou 2 si le véhicule est équipé de nouvelles technologies),

  • transport en véhicule banalisé (non blindé et sans signe distinctif), avec un équipage d'au moins 2 personnes non armées.

Ils doivent obligatoirement :

  • comporter au moins 4 roues,

  • être équipés de systèmes de communication et d'alarme, reliés au centre d'alerte, et d'un système de repérage à distance permettant d'en déterminer l'emplacement (de type GPS).

Port d'arme

Armes autorisées

Les agents chargés du transport de fonds sont obligatoirement armés d'une arme à feu de poing (1° de cat. B), sauf lorsque les fonds sont transportés dans des véhicules banalisés.

Durant l'exécution de la mission, les armes de poing doivent être portées dans leur étui, en position de sécurité ou non armées. Elles ne peuvent être utilisées qu'en cas de légitime défense.

Autorisation préfectorale

Chaque convoyeur équipé d'une arme doit être titulaire d'une autorisation préfectorale de port d'arme, valable 5 ans, et demandée par l'employeur.

Le dossier de demande doit comporter :

  • la copie d'une pièce d'identité en cours de validité,

  • le justificatif de l'aptitude professionnelle,

  • le numéro de carte professionnelle attribuée par la commission régionale d'agrément et de contrôle,

  • un certificat médical datant de moins d'1 mois, placé sous pli fermé et attestant que l'état de santé physique et psychique du convoyeur est compatible avec le port d'une arme.

L'autorisation de port d'arme devient caduque en cas de retrait de la carte professionnelle ou si son titulaire cesse d'être employé comme convoyeur par l'entreprise qui a présenté la demande d'autorisation, sauf en cas de reprise d'activités et de personnels par une autre entreprise de transport de fonds.

Équipement du véhicule

Les véhicules blindés doivent être équipés :

  • d'une arme à feu d'épaule complémentaire (à répétition à canon lisse munie d'un dispositif de rechargement à pompe, selon le f du 2° de la catégorie B), qui ne doit pas quitter le véhicule,

  • de gilets pare-balles et de masques à gaz, en nombre au moins égal à celui des membres de l'équipage.

Tenue

Les convoyeurs de fonds (sauf ceux utilisant un véhicule banalisé) doivent porter une tenue spécifique :

  • qui doit permettre de les distinguer clairement des uniformes des agents des autorités officielles (police, gendarmerie, douane, etc.),

  • qui comporte au moins 2 insignes reproduisant la dénomination ou le sigle de l'entreprise.

Le port du gilet pare-balle est obligatoire pour tout convoyeur sortant du véhicule pendant la mission.